Biographie
Marc-André Dalbavie
Compositeur et chef d’orchestre français, né en 1961 à Neuilly-sur-Seine d’un père homme d’affaires, directeur général de NCR-France, et d’une mère, l’actrice et chanteuse américaine Perdita Chandler. Marc-André Dalbavie commence le piano à l’âge de six ans sous l’impulsion de sa famille. Il passe son premier concours de piano dès neuf ans et obtient la mention « très bien » au concours général de France dans sa dixième année.
À dix ans, il perd son père. Il intègre alors l’École Militaire Préparatoire d’Autun où il poursuit la pratique du piano, malgré la discipline militaire et les activités sportives intenses. C’est durant cette période qu’il développe également une passion pour la littérature. Il y reste six ans.
À dix-sept ans, il choisit de ne pas s’engager dans une carrière militaire et décide de se consacrer pleinement à la musique. De retour à Paris, il passe son baccalauréat au lycée Janson de Sailly, puis entre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. À cette époque, il découvre la musique d’Alban Berg, puis celles de György Ligeti, Olivier Messiaen et Edgar Varèse.
En 1985, il intègre l’Ircam au département de Recherche musicale, où il travaille jusqu’en 1992. Il part ensuite deux ans à Berlin dans le cadre du Künstler Programm du DAAD. Ses séjours en Allemagne le marquent profondément, par l’immersion dans la culture et la découverte des courants artistiques alternatifs berlinois.
En 1995, il rejoint la Villa Médicis à Rome pour deux années. Il y explore l’art italien, notamment les principes d’« in situ » déjà présents chez les peintres et architectes de la Renaissance (Mantegna, Caravage, Le Bernin). Sa partition Concertate il Suono, créée à Cleveland, témoigne de cette influence.
À partir de 1996, il est nommé professeur d’orchestration au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Installé dans le Sud-Ouest avec sa famille, il multiplie voyages et résidences aux États-Unis. De retour en France, il est en résidence à l’Orchestre de Paris en 2001, puis effectue plusieurs séjours en Chine en 2004, dont naît l’œuvre Double Jeux. Un documentaire réalisé par Serge Leroux retrace cette période.
En 2010, il se consacre à la composition d’opéras qui l’amènent à collaborer avec de nombreuses institutions européennes.
Il rejoint les Éditions Lacroch' en 2020 et compose Le Soulier de Satin créé à l'opéra de Paris en Mai 2021.
Mélancolie de la Résistance, son quatrième opéra est créé en juin 2024 au Staatsoper Unter den Linden à Berlin.
Formation
Après des études auprès de Pierre Lantier (harmonie, contrepoint), Katori Makino (analyse) et Odette Gartenlaub (solfège), Marc-André Dalbavie entre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Il y suit notamment les cours de Michel Philippot (composition), Guy Reibel (électroacoustique), Betsy Jolas et Claude Ballif (analyse), ainsi que Marius Constant (orchestration). Il y obtient plusieurs premiers prix.
Il suit également des cours privés avec Tristan Murail (informatique musicale) et travaille la direction d’orchestre avec Pierre Boulez dans un cursus organisé par le Ministère de la Culture. À dix-neuf ans, il participe à un workshop à Londres avec John Cage et Merce Cunningham au Laban Center. En 1983, il suit les cours de Franco Donatoni à Sienne.
Au Conservatoire, il découvre les compositeurs de la musique spectrale Michaël Levinas, Hugues Dufourt, Gérard Grisey et Tristan Murail, avec qui il étudie pendant un an. Entre 1985 et 1990, il collabore au département de recherche musicale de l’Ircam, où il explore la composition assistée par ordinateur et la synthèse sonore.
Carrière
Sa première œuvre réalisée à l’Ircam, Diadèmes, le fait connaître à l’international. Il réside ensuite à Berlin (1992-1993, Künstler Programm du DAAD), puis à la Villa Médicis à Rome (1995-1996). De 2001 à 2005, il est compositeur en résidence à l’Orchestre de Paris, après l’avoir été à l’Orchestre du Minnesota (1998) et à l’Orchestre de Cleveland (2000). En 2014, il devient compositeur en résidence à la Fondation Gulbenkian de Lisbonne.
En 1997, il est nommé professeur d’orchestration au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Lauréat du prix de composition des Salzburger Osterfestspiele, il reçoit également en 2010 le Grand Prix Sacem de la musique symphonique.
Il a collaboré avec les plus grands orchestres : Philharmonique de Berlin, Symphonique de Chicago, Cleveland, Philadelphie, Concertgebouw d’Amsterdam, Orchestre de Paris, New York Philharmonic, Symphonique de Tokyo, BBC, Tonhalle de Zurich, Gulbenkian de Lisbonne, Philharmonia de Londres, Orchestre de São Paulo, Orchestre National de Pékin, entre autres. Ses œuvres ont été jouées dans des institutions prestigieuses comme le Carnegie Hall, le Suntory Hall de Tokyo, les Proms de Londres, le Festival d’Aspen, la Cité de la Musique, le Festival de Salzbourg.
Radio France lui consacre un festival Présences en 2005 (32 concerts). En 2012 et 2013, son œuvre Color est inscrite au programme du baccalauréat.
Parallèlement à sa carrière de compositeur, il dirige de nombreux orchestres : Cleveland Orchestra, Philharmonique de Radio France, Philharmonique de Rotterdam, Philharmonique de Tokyo, Orchestre de Monte-Carlo, Orchestre de l’Opéra de Paris, Mozarteum de Salzbourg, Opernhaus de Zurich, etc.
Langage musical
Son style est d’abord rattaché au spectralisme. Il compose plusieurs pièces mixtes (instrumentales et électroniques), dont Seuils, emblématique.
À partir de 1994-1995, installé à Berlin, il développe la « métatonalité », concept de Claude Ballif, et élabore l’écriture par polyphonies de processus. Inspiré à la fois par Ligeti, les minimalistes américains, les musiques spectrales et extra-européennes, il explore la superposition de flux sonores contrôlés par divers procédés compositionnels.
Il s’intéresse particulièrement au concept d’« in situ », influencé par Daniel Buren et transposé à la musique et à la scène. Dès son Concerto pour violon (Donaueschingen, 1996), il spatialise l’orchestre autour du public, produisant des effets de morphing orchestral et de sons quasi électroniques par l’orchestration. De retour en France, il poursuit ces recherches tout en revenant à une disposition frontale des orchestres (Color, Ciaccona, Sinfonietta).
Il réinvestit la forme du concerto pour des interprètes proches : Leif Ove Andsnes (Concerto pour piano, Proms 2005), Emmanuel Pahud (Concerto pour flûte, Philharmonie de Berlin 2006), Alexei Ogrintchouk (Concerto pour hautbois, Barbican Londres 2010), Dimitry Maslennikov (Concerto pour violoncelle, New York 2008).
Opéras
Après un premier essai avec Correspondances (1999), il aborde l’opéra en 2010 avec Gesualdo (Zurich). Il enchaîne avec Charlotte Salomon (Salzbourg, 2014), Le Soulier de Satin (Opéra de Paris, 2021) et Mélancolie de la Résistance (Berlin, 2024).
Ses collaborations avec des metteurs en scène comme Patrice Hamel, Moshe Leiser et Patrice Caurier, Luc Bondy, Stanislas Nordey et David Marton témoignent de sa volonté d’articuler différemment livret, musique, mise en scène et scénographie.
Il écrit également pour la voix : Sextine Cyclus (Jean-Paul Fouchécourt), Trois Mélodies (Magdalena Kožená), Sonnets de Louise Labé (Philippe Jaroussky), entre autres. Il travaille sur un cycle de mélodies en allemand à partir de poèmes de Paul Celan.
Décorations
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Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres (2004)
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Officier de l’ordre des Arts et des Lettres (2010)
Récompenses et distinctions
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Prix d’encouragement Ars Electronica, Autriche (1987)
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Pensionnaire de la Villa Médicis (1994-1996)
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Prix d’encouragement Ernst von Siemens (1994)
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Prix de composition des Salzburger Osterfestspiele (1996)
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« Meilleur jeune compositeur de l’année », USA Today (1998)
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Nomination aux Grammy Awards (2008)
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Grand Prix de la Musique Symphonique, Sacem (2010)
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Prix Stoeger du Lincoln Center, New York (2018)
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Grand Prix Musique, SACD (2022)
Discographie (sélection)
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1990 – Paradis Mécaniques, Ensemble Musique Oblique (Accord-Una Corda)
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1994 – Seuils, Diadèmes, Ensemble Intercontemporain, dir. Boulez (Adès)
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1995 – Offertoire, Orchestre Philharmonique d’Israël (Hänssler)
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2005 – Color, Ciaccona, Concerto pour violon, Orchestre de Paris, dir. Eschenbach (Naïve)
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2006 – Palimpseste, Tactus, Trio, In advance of the Broken Time, Ensemble l’Itinéraire, dir. Dalbavie (Nocturne)
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2007 – Concertate il Suono, Antiphonie, Dream of the Unified Space, Orchestre Philharmonique de Radio France (Naïve)
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2007 – La Source d’un Regard, Orchestre du Concertgebouw (Erato)
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2008 – Concerto pour flûte, Orchestre Philharmonique de Radio France, Emmanuel Pahud (EMI)
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2009 – Sinfonietta, Variations Janacek, Rocks under the Water, Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, dir. Dalbavie (Ameson)
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2010 – Concerto pour piano, Orchestre du Bayerischer Rundfunk, Leif Ove Andsnes (EMI)
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2011 – Color, Orchestre Philharmonique Slovène, Emmanuel Vuillaume (Virgin)
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2014 – Sonnets de Louise Labé, Sextine Cyclus, Orchestre du Gulbenkian, dir. Dalbavie (Ameson)
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2020 – Concertos pour violoncelle, hautbois, flûte, La Source d’un Regard, Orchestre de Seattle (Seattle Symphony)
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2021 – Quatuor à cordes, Paris Urban Quartet (Studio)
Liens
Les œuvres
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