taconear
Orlando BassCotage : LE – 3221
Effectif : Piano préparé
Nombre de pages : 25 pages
Format : A4
Date de création : 23.02.2023
Lieu de création : _ | _
Date de publication : 22.10.2024
Description
taconear est dérivé d’une musique de scène que la danseuse de flamenco Paula Comitre m’avait commandée en juin 2023. Nous avons donc construit et créé ensemble une œuvre chorégraphique et musicale, une sorte de ballet flamenco pourrait-on dire, intitulé Après vous, Madame.
Il s’agit d’une révérence envers la célèbre danseuse Antonia Mercè, connue sous le nom de La Argentina, une des personnalités fondamentales vis-à-vis de la diffusion et de la popularisation du flamenco « néo-classique » en dehors de la péninsule ibérique au début du XXème siècle. En s’appuyant sur leur musique, elle avait également vitalisé la présence des compositeurs espagnols contemporains (Albeniz, Granados, de Falla…) et passa commande à la jeune génération (Nin, Halffter…). Il semblait donc logique d’invoquer ce répertoire.
Théâtre des Champs-Elysées – Grand gala de danse espagnole – La Argentina
Il nous subsiste quelques enregistrements audio de la danse de La Argentina. Un relevé rythmique précis de son jeu de castañuelas a servi de réservoir d’éléments pour chercher une unité agogique. Une analyse spectrographique de ces sons, ainsi que de ceux produits par ses talons (taconear), révèle une richesse inattendue de timbres, probablement selon d’infimes variations de l’angle et de la vitesse de chaque impact.
Une approximation de ces sons fut réalisée par la préparation du piano avec des aimants en néodyme placés à divers endroits, des languettes de caoutchouc et de la pâte adhésive. Tout le long de la pièce, l’univers sévère du jondo est exploré. Une première section évoque la Serenata Andaluza de Manuel de Falla, d’abord sous la forme d’un cante patrás (chant au service de la bailaora), qui se métamorphose en escobilla (épisode rythmique).
Une seconde section se réfère à la Danza Ibérica de Joaquín Nin, intégrant un querío (lamentation) entre une autre escobilla et une espèce de toccata. Après un glas, la pièce se ferme sur une allusion envers La Farruca, une chanson traditionnelle, et se suspend à la manière d’un tablao qu’il fallait interrompre.