Trois Moments

Description

Frédéric MAURIN, Trois Moments pour orgue et Trompette en Ut

Résidence de création à l’Abbaye de Sylvanès autour de l’oeuvre de Frédéric Maurin, Trois Moments | Venus Fly Trap Records
Fabien Norbert, trompette
Jean-Baptiste Monnot, orgue

Trois Moments de Frédéric Maurin

Pour trompette et orgue

Trois Moments a été commandée par le duo Fabien Norbert (trompette) et Jean-Baptiste Monnot (orgue) dans le cadre du programme The New Wave of Trumpet & Organ. La pièce a été travaillée lors d’une résidence de création à l’Abbaye de Sylvanès (16-18 mai 2022), où compositeur et interprètes ont collaboré étroitement pour peaufiner l’interprétation, la tessiture, les équilibres sonores, les transitions rythmiques et harmoniques. 

Structure & écriture
L’œuvre se déploie comme un triptyque — trois “moments” — qui explorent successivement différentes facettes du dialogue trompette/orgue.

• Moment 1 : Introduction contrastée, dans lequel l’orgue joue un rôle de fond résonant, créant un espace acoustique large. La trompette intervient par brèves incursions (éclairs) jouant sur la pureté du son, les dynamiques fortes/faibles.
• Moment 2 : Développement plus rythmé, avec des motifs répétitifs, peut-être des ostinatos, et une interaction plus serrée entre les deux instruments. Ici, on perçoit des expérimentations harmoniques, des jeux d’accords non habituels, des dissonances contrôlées, des micro-intervalles (ou du moins des couleurs harmoniques moins classiques).
• Moment 3 : Conclusion / récapitulation ou transformation des matériaux précédents. Les timbres se fondent davantage, l’organisme sonore évolue vers une densité expressive, peut-être une montée en intensité, puis un apaisement ou une forme de suspension finale.

Sur le plan du timbre et de la spatialité, l’orgue apporte à la fois profondeur, réverbération naturelle et richesse harmonique, avec un spectre sonore allant du grave abyssal aux hauteurs les plus claires. La trompette, quant à elle, joue sur la pureté du souffle, les harmoniques et même la possibilité du silence ou de l’interruption, ce qui met particulièrement en valeur la résonance de l’orgue. L’acoustique de l’abbatiale de Sylvanès, où l’œuvre a été créée et enregistrée, semble avoir été pleinement intégrée à la fois dans la composition et dans l’interprétation.

L’œuvre explore la rencontre entre deux instruments très différents, l’orgue et la trompette, non pas comme un simple dialogue mais comme une véritable fusion d’espaces sonores, où l’acoustique, le silence et la résonance deviennent aussi essentiels que les notes elles-mêmes. 

Elle offre aux interprètes un cadre d’expérimentation et d’ajustement autour des paramètres de timbre, d’harmonie et de rythme, tout en s’adressant à des publics variés : amateurs de musique contemporaine, fidèles de l’orgue classique, mais aussi spectateurs curieux de contrastes, d’expérimentation et de concerts intimistes où le dialogue entre instruments et acoustique prend une dimension unique.